YAOUNDE, 26 avril (Xinhua) – Un montant de 60 millions de dollars doit être mobilisé pour couvrir chaque année les besoins alimentaires des quelque 260.000 réfugiés centrafricains avec ceux de leurs communautés d’accueil dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua du Cameroun, rapporte le Programme alimentaire mondial (PAM).
« A l’échelle de l’alimentation de ces populations-là, c’est beaucoup d’argent. On est dans l’ordre de 60 millions de dollars. Et donc c’est très important de continuer à demander mais en même temps commencer à trouver des moyens de rendre ces populations autonomes dans la mesure du possible », a indiqué mercredi à Xinhua Abdoulaye Baldé, le représentant-résident du PAM au Cameroun.
Depuis le coup d’Etat militaire de mars 2003 de François Bozizé contre le pouvoir Ange-Félix Patassé, premier président démocratiquement élu de l’histoire de la République centrafricaine (RCA), plus d’une centaine de milliers de ressortissants de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique centrale avaient fui pour se réfugier au Cameroun.
Ce chiffre a explosé pour atteindre environ 260.000 avec la récente crise centrafricaine due à la chute du régime de l’ex-chef d’état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) par l’ex-coalition rebelle de la Séléka à dominante musulmane en mars 2013, au terme de trois mois de combats avec les forces loyalistes.
L’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault, a remis au PAM mercredi à Yaoundé une subvention de 560 millions de francs CFA (environ plus de 933.000 dollars) pour soutenir ces réfugiés centrafricains ainsi que les populations locales vulnérables dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua où ils sont installés, à travers des activités d’assistance alimentaire et de nutrition.
Cette aide vise à renforcer les actions menées par les autorités camerounaises et les agences des Nations Unies en vue de réduire la vulnérabilité des bénéficiaires. Mais, les ressources mobilisées sont insuffisantes pour couvrir les besoins, une situation à l’origine de la diminution depuis novembre 2016 de la moitié des rations alimentaires distribuées par le PAM, a déploré le diplomate français.
« Les besoins sont effectivement importants » et sans ces rations alimentaires, ces populations « ne peuvent pas survivre », a-t-il souligné, lançant un appel aux « autres donateurs » pour une plus grande mobilisation pour répondre à une situation qualifiée d’urgence humanitaire.
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Raphaël MVOGO