Chaque année, il est de coutume de chasser les œufs à Pâques. D’aucuns associent les festivités également aux cloches ou encore aux lapins. Mais en fait, que célèbre-t-on vraiment à Pâques ? Quel est le sens de cette fête ?
Pessah, la Pâque juive
Originellement, Pâque est une fête juive commémorant la fin de l’esclavage du peuple d’Israël en Égypte, il y a près de 1 500 avant Jésus-Christ.
Appelée Pessah, on trouve ses origines dans les rites du pain sans levain et du sang d’un agneau, répandu pour éloigner la maladie et la mort.
On en retrouve l’explication biblique dans le livre de l’Exode au chapitre 12 :
« L’Éternel dit à Moïse et à Aaron dans le pays d’Égypte : […] Le dixième jour de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison […] Ce sera un agneau sans défaut, mâle, âgé d’un an […] Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois ; et toute l’assemblée d’Israël l’immolera entre les deux soirs. On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu ; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères […] C’est la Pâque de l’Éternel. » (v1-11)
Dans la suite du récit, l’Éternel Dieu explique que les maisons qui n’auront pas couvert de sang les linteaux de leur porte verront s’abattre sur eux ce qui est connu comme la 10e et dernière plaie d’Égypte, apportant la mort sur chaque premier né d’une maison.
« Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Égypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Égypte. Vous conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célèbrerez par une fête en l’honneur de l’Éternel ; vous le célèbrerez comme une loi perpétuelle pour vos descendants » (v12-14)
Et c’est après cette ultime plaie que le Pharaon laissa finalement partir le peuple d’Israël, après 400 ans d’esclavage.
Ainsi, la Pâque juive symbolise à la fois la liberté dans la délivrance et la protection divine. C’est également le début de la saison de la moisson de l’orge.
Pâques chez les chrétiens
Alors qu’il s’apprête à être crucifié, quelque 1 500 ans après la première Pâque juive, Jésus, en présence de ses disciples, instaure une « nouvelle Pâque » qu’il introduit lors d’un évènement connu comme la Cène.
On comprend alors que la Pâque juive n’était qu’une figure qui annonçait ce qui arriverait au Messie. Jésus en effet prenant le pain sans levain explique que ce dernier représente son corps et que le vin représente son sang qui sera versé peu de temps après pour la délivrance des pécheurs.
« Le premier jour des pains sans levain, […] [Les disciples] préparèrent la Pâque. Le soir étant venu, […] Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâce, il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup. » (Marc 14.12-24)
Le plan de Dieu était parfait. Alors que dans l’Ancien Testament il fallait des sacrifices d’animaux purs et sans tâches pour le pardon des péchés et l’accès au Salut, Jésus est venu, sans péchés, et s’est donné lui-même en sacrifice, tel un agneau ; son sang fut versé et son sacrifice remplaça les sacrifices d’expiation de l’ancienne alliance que Dieu avait faite avec Israël.
L’apôtre Paul explique :
« Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Éphésiens 5:2)
Jean-Baptiste dira à son sujet :
« Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1.29)
Désormais il n’était plus nécessaire de sacrifier un animal mais simplement de croire en Jésus et d’accepter son sacrifice à titre personnel.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean 3.16-18)
Et comme pour la fête juive, ce fut le début d’une moisson, non pas naturelle cette fois-ci mais spirituelle qui consiste encore de nos jours à « récolter » des âmes pour le Seigneur.
Aujourd’hui, Pâques est surtout la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ qui, trois jours après sa mort, est revenu à la vie (Luc 24). Les histoires d’œuf et de lapin sont issues quant à elles de coutumes païennes célébrant le retour du printemps, et de façon imagée, la fécondité qui s’y rattache.