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Paul David, né en Tunisie, est un juif traditionaliste qui a passé plus de vingt ans de sa vie à étudier les textes sacrés des trois religions monothéistes. Il en a conclu que les psaumes de David racontent l’histoire des Juifs, depuis la mort de Salomon jusqu’à nos jours, à raison d’un psaume par génération de vingt ans et dans l’ordre des générations.

Ainsi, selon lui, la génération qui suit la mort de Salomon (de -930 à -910) est évoquée dans le Psaume I. La génération actuelle (de 2010 à 2030) serait quant à elle mentionnée dans le Psaume 147.

David Paul, qui a suivi une formation scientifique (Centralien), a expliqué à l’Observateur Chrétien que la réflexion qui l’a amené à cette conclusion est tout à fait cartésienne. Et si exposer ce raisonnement serait trop fastidieux, il donne cependant quelques conclusions de celui-ci dans l’une des pages de son site.

Sa recherche, disponible en ligne, est incroyablement détaillée. Chaque Psaumes étudié est accompagné d’un commentaire dont l’argumentation est convaincante. Chacun d’entre eux est mis en parallèle avec les évènements de la génération correspondante, en rapport directe ou indirect avec l’Histoire du peuple juif et donc en rapport également avec l’histoire du Christianisme et de l’Islam.

Si la Rédaction de notre journal ne peut certifier les résultats de cette recherche, le parcours du site « La 147ème génération » est une bonne occasion de se replonger dans les 150 psaumes inspirés de David, ainsi que de découvrir la culture et l’Histoire du peuple juif sous un angle nouveau.

Pour se rendre compte du niveau d’adéquation des Psaumes avec les générations du peuple Juif, Paul David nous soumet un échantillon significatif de ses recherches :

La destruction du premier Temple a lieu à la génération 18, le psaume XVIII résume ainsi l’envol de Dieu qui quitte sa maison sur terre, le premier temple :

Porté sur les chérubins, Il vole, Il plane sur les ailes du vent. Des ténèbres Il se fait une mystérieuse retraite, Il s’enveloppe, comme d’un pavillon, des eaux obscures, d’opaques nuages. De l’éclat qui l’entoure s’élancent Ses nuées, la grêle et des flammes ardentes. Il tonne dans les cieux, l’Éternel, le Dieu suprême fait entendre Sa voix, la grêle et les flammes ardentes. Il décoche Ses flèches et Il les disperse. Il lance des éclairs, et les frappe de stupeur.

Le psaume XXI est relatif à la génération de Daniel, il évoque la fournaise à laquelle il échappe :

Tu les traiteras tel un four ardent

Le psaume XXIII est relatif à la génération d’Esther, il évoque le repas ou elle convie Aman :

Tu dresses la table devant moi, à la face de mes ennemis

Le psaume 47 qui correspond à la génération où naît Jésus évoque la joie des nations :

Vous tous, ô peuples, battez des mains ; faites retentir des cris de joie en l’honneur de Dieu !

Le psaume 49 qui correspond à la génération où meurt Jésus évoque sa crucifixion au milieu des deux bandits (fou et sot) :

Ils remarquent pourtant que les sages meurent tout comme périssent le fou et le sot,

Le psaume 50 qui correspond à la génération de la destruction du second temple, Dieu préconise le remplacement des holocaustes (sacrifices au temple) par la prière :

Sélah ! Écoute, mon peuple, Je veux parler ; Israël, Je veux t’adjurer solennellement : Je suis Dieu, ton Dieu ! Ce n’est pas pour tes sacrifices que Je te reprends : tes holocaustes sont constamment sous mes yeux. Je ne réclame pas de taureau de ta maison, ni des béliers de tes parcs. […] En guise de sacrifice, offre à Dieu des actions de grâce, ainsi tu acquitteras tes vœux envers le Très-Haut. Alors tu pourras M’appeler au jour de la détresse,

Le psaume 58 correspond à la génération d’éclosion de la dynastie des Sassanides. La légende de la naissance de Shapour indique que son père Ardachir voulut faire mourir sa mère, une des dernières survivantes des Achéménides, mais celui qui devait la tuer préféra la cacher sous terre :

Il fit appeler un officier (surintendant qui avait sa pleine confiance), lui raconta l’histoire de la jeune fille, et lui dit : « Je préfère l’accomplissement du serment de mon aïeul à l’amour pour cette jeune fille. Emmène-la et fais la périr ». Quand le surintendant la prit pour la tuer, la jeune fille lui dit : « Je suis enceinte du roi ». Il fit venir des sages-femmes, qui devaient s’en assurer ; celles-ci confirmèrent qu’elle était enceinte. L’officier la fit transporter dans sa maison et la fit enfermer sous terre. (..)

Ce que le psaume résume ainsi :

Qu’ils soient comme un limaçon, qui se dissout en rampant ; comme l’avorton d’une femme, qui n’a pas vu le soleil !

Le psaume 83 s’intéresse aux Omeyades, et surtout à la fin de la dynastie en Orient. Les derniers Omeyyades sont ainsi décimés :

Abou’l-‘Abbâs, de son côté, avait donné l’ordre d’amener tous les membres de la famille d’Omayya que l’on pût saisir, vieillards, jeunes gens et enfants, en un endroit appelé Nahr-Tousî. Quand tous furent réunis, Saffâ’h les fit massacrer. Puis il fit étendre sur les corps un tapis de cuir, sur lequel on servit un repas à ceux qui assistaient à cette scène, et qui mangèrent, pendant que les victimes râlaient et expiraient.

Ce que le psaume 83 résume ainsi :

Traite-les comme tu as traité Madian, Sisara et Jabin près du torrent de Kison, qui furent anéantis à Endor, couchés sur le sol comme du fumier.

Les Omeyyades sont ceux qui ont construit les mosquées sur l’emplacement de l’ancien Temple, la Mosquée Al Aqsa et la Coupole du Rocher, c’est ce que le psalmiste (David, père de Salomon) leur reproche dans le même psaume et justifie la colère exprimée précédemment :

Rends leurs nobles pareils à Oreb et à Zeêb, et tous leurs princes, pareils à Zébah et Çalmouna, car ils ont dit : « Emparons-nous des demeures de Dieu. »

Le psaume 102 relatif à la génération de la première croisade contient entre autres le passage suivant :

Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et répand sa plainte devant l’Éternel. Éternel, écoute de grâce ma prière, que ma supplication vienne jusqu’à Toi. Ne me dérobe pas Ta face au jour de ma détresse, incline vers moi Ton oreille ; lorsque je T’invoque, exauce-moi sans retard. Car mes jours se consument dans la fumée, et mes os sont brûlants comme un brasier. Mon cœur est flétri, desséché comme l’herbe, car j’ai oublié de manger mon pain. À force de pousser des gémissements, mes os sont collés à ma chair. Je ressemble au pélican du désert, je suis devenu pareil au hibou des ruines. Je souffre d’insomnie, et suis comme un passereau solitaire sur le toit. Tous les jours mes ennemis m’insultent ; ceux qui sont en rage contre moi font de mon nom une malédiction.

Le psaume 111 celui relatif à la fixation du Zohar (pour lequel « Majesté et splendeur » a une signification toute particulière), évoque :

Grandes sont les œuvres de l’Éternel, digne d’objet d’études pour tous ceux qui s’y complaisent. Majesté et splendeur, telle est son action, sa justice subsiste à jamais.

Le psaume 120 relatif à la génération ou sévit l’inquisition, où Méchec et Kédar sont représentatifs des Chrétiens et des musulmans vivant en Espagne :

Quel malheur pour moi d’avoir séjourné à Méchec, demeuré près des tentes de Kédar ! Trop longtemps mon âme a vécu dans le voisinage de ceux qui haïssent la paix. Je suis, moi, tout à la paix, et quand je la proclame, eux ne méditent que la guerre.

Le psaume 133 qui évoque l’avènement des Lumières en Europe :

Qu’il est doux à des frères de vivre dans une étroite union.

Le psaume 139 qui est représentatif de la génération de Darwin :

Car c’est Toi (Dieu) qui m’as façonné mes reins, Tu m’as pétri dans le sein de ma mère. Je te rends grâce de m’avoir si merveilleusement distingué ; tes œuvres sont prodigieuses, mon âme le sait parfaitement. Mon être n’échappe point à Tes regards, quand je fus formé dans le mystère, artistement organisé dans les profondeurs de la terre.

Le psaume 141 qui est représentatif de la génération de Dreyfus :

Que le juste m’assène des coups, c’est une preuve d’amour ; qu’il me châtie, c’est comme de l’huile sur la tête, à laquelle ma tête ne se soustrait point : mais certes de façon constante ma prière s’élèvera contre leurs méchancetés. Que leurs magistrats glissent sur les arêtes du rocher, on entendra alors combien douces sont mes paroles.

Le psaume 143 qui est celui de la génération de la Shoah évoque entre autres :

C’est que l’ennemi s’est jeté à ma poursuite, a broyé ma vie sur le sol, me plongeant dans les ténèbres, comme ceux qui, dès longtemps appartiennent à la mort… mon esprit se consume, ne me dérobe point ta face, sinon je ressemblerais à ceux qui descendent dans la tombe.

Mais c’est aussi la génération de la création d’Israël :

Enseigne-moi à accomplir Ta volonté, car c’est Toi qui es mon Dieu ; que ton esprit bienveillant me guide sur un sol uni !

Le psaume 144 est celui de la génération des guerres d’Israël en particulier la guerre des 6 jours :

Béni soit l’Éternel, mon rocher, qui a exercé mes mains au combat, mes doigts à l’art de la guerre !

Quant à la génération actuelle, elle est associée au psaume 147,

L’Éternel rebâtit Jérusalem et rassemble les bannis d’Israël…

Notre génération correspond aux 80 ans de la Shoah, c’est-à-dire le moment où le monde doit payer ses fautes. Ce qui est prévu est :

Il (Dieu) lance des glaçons par morceaux : qui peut tenir devant ses frimas ?

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