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Une étude publiée le mois dernier dans le Daily Mail rapporte que si 77 % des gens aiment prendre des selfies, 82 % disent préférer voir des photos « normales » que des autoportraits, c’est le « paradoxe du selfie ».

Cette dernière expression est un terme inventé par Sarah Diefenbach, professeur à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich, qui a mené un sondage en ligne pour évaluer le point de vue des gens concernant cette mode.

L’une des plus grandes motivations de l’autoportrait selon Diefenbach est que c’est « comme une auto publicité » dans laquelle on partage « un moment privé avec le reste du monde en espérant gagner de la sympathie ».

Les résultats de la recherche suggèrent que les selfies ne devraient pas être aussi populaires qu’ils le sont. En effet, d’aucuns les considèrent comme un moyen de communication créatif tandis que d’autres les voient comme narcissiques, auto promotionnels et artificiels.

« La clé du paradoxe peut résider dans la façon dont les gens voient leurs propres selfies, comparés à ceux des autres », a expliqué le chercheur. En effet, il s’est avéré que les sondés perçoivent les autoportraits des autres comme inauthentiques et égocentriques tandis qu’ils considèrent les leurs comme de l’autodérision, spontanés et naturels.

« C’est ainsi que tout le monde peut prendre selfies sans se sentir narcissique », s’exclame Diefenbach.

Une vision chrétienne des selfies

Selon le ministère Got Questions, alors qu’il n’y a rien de fondamentalement mal à prendre selfies et de les partager avec d’autres, la culture selfie est enracinée dans le narcissisme.

« En réalisant des selfies, toute personne peut avoir un petit aperçu de la renommée qui peut rapidement devenir addictive. Cette obsession peut influer sur l’estime de soi et les vraies relations lorsque la valeur personnelle est basée sur le nombre de « j’aime », de fans ou des commentaires reçus en réponse », affirme le ministère chrétien.

Jésus a appelé Jean-Baptiste « le plus grand » dans le royaume de Dieu (Luc 7.28), cependant Jean considérait sa renommée personnelle de cette façon : « il faut que [Jésus] croisse, et que je diminue » (Jean 3.30).

Jésus a également souligné que pour être grand dans le royaume de Dieu, il faut s’humilier, devenir un serviteur (Matthieu 23.11). Chaque fois que le peuple essayait de l’élever, il les abandonnait et se rendait dans des lieux reculés pour prier (Jean 6.15).

Cela montre clairement que la vie de Jésus était « l’antithèse de la culture de l’obsession de soi », affirme le ministère.

En outre, la chercheuse hollandaise Christyntje Van Galagher considère que le selfie est « une fugue digitale de la réalité concrète, marquée par l’insécurité et la peur de l’abandon » et qu’il est également le reflet d’une sexualité non épanouie, lit-on dans le journal Marie Claire. Or, en tant que chrétiens, nous savons que nous avons un ami qui nous protège, qui ne nous abandonnera jamais et en qui nous pouvons nous confier ; celui-ci s’appelle Jésus (Matthieu 28.20).