NEW YORK, 24 mai (Xinhua) – Les troubles dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC) ont sérieusement perturbé ces derniers mois l’assistance destinée aux enfants, alors que 400 000 d’entre eux seraient menacés de malnutrition aiguë sévère, a prévenu mercredi l’UNICEF, cité par l’ONU dans un communiqué publié au même jour.
Dans les cinq provinces de la région du Kasaï, les infrastructures sanitaires critiques ne sont plus opérationnelles en raison des affrontements. Rien que dans la province du Kasaï Central, plus du tiers des centres de santé ont été forcés de fermer à la suite de pillages, en raison de problèmes de sécurité pour le personnel ou du manque de fournitures médicales, privant les enfants de services essentiels et de médicaments.
« Ces enfants sont parmi les plus vulnérables du pays et maintenant ils font face à une crise imminente si l’accès aux services de base n’est pas rétabli rapidement », a déclaré la directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale, Marie-Pierre Poirier. « Sans soins de santé adéquats, sans accès à la nourriture et à l’eau potable, la vie de centaines de milliers d’enfants est menacée ».
La situation nutritionnelle des enfants est particulièrement préoccupante, car l’insécurité fait qu’il est difficile pour la population locale de cultiver leurs champs. Huit zones de santé dans la région du Kasaï ont été mises en alerte nutritionnelle depuis l’intensification du conflit en août 2016. Les approvisionnements alimentaires et les produits de base diminuent et les déplacements ont obligé les familles à vivre dans des conditions d’hygiène ou d’assainissement inadéquates.
Avant même la dernière vague de violence, les provinces du Kasaï étaient parmi les plus pauvres du pays. Plus d’un enfant sur dix meurt avant l’âge de cinq ans en raison du manque de soins de santé adéquats. La moitié des enfants souffrent de malnutrition chronique ou de retard de croissance. Au cours des derniers mois, les affrontements dans la région ont exacerbé la situation.
« Notre priorité au cours des prochaines semaines est d’atteindre des milliers d’enfants gravement malnutris qui ne peuvent plus être soignés dans les centres de santé qui ont été détruits », a déclaré le Représentant intérimaire de l’UNICEF en RDC, Tajudeen Oyewale. « Mais l’insécurité dans ces zones éloignées rend notre travail très difficile ».
L’UNICEF a renforcé sa réponse humanitaire dans les cinq provinces du Kasaï, fournissant des aliments thérapeutiques à des milliers d’enfants dans les centres nutritionnels et formant des centaines de travailleurs communautaires afin qu’ils puissent dépister les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.