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La Libye a aujourd’hui (avril 2017) trois gouvernements et une quantité de groupes armés qui se battent entre eux pour le pouvoir.

Parallèlement, l’Eglise en Libye subsiste ; elle est composée essentiellement de communautés d’immigrés mais l’oppression qui pèse sur eux est réelle et les chrétiens se font très discrets. David est l’un d’entre eux ; il habite le pays depuis 20 ans et il a échappé à la mort de justesse.

Il témoigne :

« Un jour, j’étais dans mon bureau et un voisin arrive et demande à me voir. Je pensais qu’il voulait me demander quelque chose. Il entre et pose un pistolet sur mon bureau et tourne le pistolet vers moi. Il me dit : ‘je te donne deux semaines ; tu quittes le quartier ou je te tire une balle dans la tête et c’est fini ! Tu sais, nous sommes en Libye, si je te tue, comme tu es étranger, je n’ai de compte à rendre à personne’. J’ai dit : ‘Oui, je sais’. ‘Tu n’as pas peur ?’, J’ai dit ‘non’ […] Il m’a regardé et il est parti ».

David continue :

« Nous avons un groupe d’intercession au niveau de l’église ; j’ai apporté le sujet là-bas, on a prié, jeuné. On s’est dit : ‘cet homme représente un danger ; lui nous a donné deux semaines, nous, nous lui donnons une semaine’. Au bout d’une semaine – le septième jour – on l’a vu venir avec des camions, ramasser sa femme, ses enfants et ses effets et il a quitté le quartier. C’est vraiment glorieux ! Et nous avons remercié le Seigneur de nous avoir débarrassé d’un danger potentiel que ce monsieur constituait. »

Dans ces conditions chaotiques, les chrétiens originaires d’Afrique subsaharienne sont des cibles de choix pour les bandits qui vivent du racket. David a été suivi en voiture par l’un d’entre eux ; des hommes ont essayé de le tuer.

« Il y a une voiture qui suivait ma voiture. J’ai essayé de ralentir en croyant qu’elle allait me dépasser. Mais non ! Alors, là, j’ai su que ces gens étaient en train de me suivre. J’ai garé ma voiture et je suis descendu. C’est là que j’ai entendu un coup de feu. Je les ai vus passer devant moi et j’ai entendu encore deux coups de feu dans ma direction. J’ai senti que c’était moi qu’ils visaient. Tout le monde courait dans tous les sens. Deux ou trois minutes plus après, je sentais que ça n’allait pas ici ; j’ai mis ma main : c’était du sang. J’ai compris que j’ai été touché par les premières balles qui ont été tirées. Quand je suis rentré à la maison, j’ai enlevé ma chemise : il n’y avait que des impacts de balles. Les balles ne sont pas entrées dans mon corps. Vous imaginez ce que le Seigneur fait ? Quand on est retourné à l’endroit où j’avais garé la voiture, on a retrouvé les balles par terre. Je les ai ramassées. Et j’ai vraiment rendu grâce à Dieu. »

Il y aurait aujourd’hui encore 20 000 chrétiens étrangers vivant en Libye. S’ils ont encore le droit d’avoir des lieux de cultes, ils sont interdits de posséder des bibles en Arabe, selon l’association Portes Ouvertes.