◀ 8 MAI ▶ La Bonne Semence
Un temps de guerre et un temps de paix
C’est le 8 mai 1945, la fin de la guerre. La famille est réunie pour le repas de midi. Selon son habitude, mon père prononce une prière. Mais ce jour-là, sa voix a changé. Il remercie Dieu de ce que la guerre est terminée et que nous, les enfants, nous allons échapper à ce cauchemar. Puis sa voix se trouble et mon père est ému aux larmes. Je me souviens qu’il en avait été de même au début de la guerre. A l’époque, j’étais très jeune, mais les larmes de mon père m’avaient fait comprendre que des choses terribles se préparaient...
Toutefois, pourquoi pleurer aujourd’hui, le jour de la paix ? Après un long silence, mon père s’explique. Nous ne regardons pas dans la même direction, dit-il. Pour vous, vous regardez l’avenir : la paix. Alors vous pouvez vous réjouir. Pour nous les parents, nous pensons à tant et tant de souffrances de ces années de guerre... et nous pleurons. Puis, il nous fait remarquer qu’il y a toujours deux façons d’apprécier un événement : on peut constater les effroyables conséquences des fautes des hommes, mais on peut aussi reconnaître la miséricorde de Dieu qui permet un répit, un soulagement, un temps de réflexion. Il nous donne aussi le temps de nous tourner vers lui et de le servir avec reconnaissance. A nous de savoir profiter d’un temps de paix, autrement dit, d’un temps de grâce, pour nous mettre en règle avec Dieu et accepter Jésus pour notre Sauveur et notre Seigneur. Chacun peut le faire maintenant.