L’amour de soi, l’estime de soi, la réalisation de soi sont tout autant de valeurs fortes pour beaucoup de psychologues et d’éducateurs. Mais ces valeurs me tournent toujours vers moi, et je risque d’en rester tristement à l’occupation de ma propre personne. La Bible me propose un autre chemin, un chemin qui me libère de moi-même. L’alternative à l’amour de soi n’est pas la haine de soi, mais la connaissance de l’amour de Dieu pour moi et pour mon prochain. L’alternative à l’estime de soi n’est pas le dénigrement de soi, mais plutôt la compréhension du fait que, si faible et si opposé à Dieu que je sois, j’ai de la valeur pour lui. L’alternative à la réalisation de soi n’est pas une vie insignifiante et vide de sens. Je peux la vivre pleinement dans la réponse à l’invitation de Dieu à rechercher activement sa volonté d’amour. L’incroyable vérité que le Créateur de l’univers ait choisi d’aimer les êtres humains devrait produire en moi d’abord l’amour et l’estime de Dieu, plutôt que l’estime de moi, et ensuite l’amour et l’estime pour les autres. Le puissant appel de l’Evangile à vivre en relation avec le Père révélé par Jésus dépasse de beaucoup les rêves si mesquins de la « réalisation de soi ». Le chrétien qui connaît un tel chemin de paix et de bonheur ne s’exalte ni ne s’abaisse. Son intérêt se porte non plus sur lui-même mais sur Christ et sur les autres. Ce qu’il est, ou n’est pas, a finalement peu d’importance pour lui. Il sait qu’il a été crucifié avec Christ et il n’occupe plus son temps à louer ou déprécier sa propre personne. Il pense au Seigneur et à ceux qu’il côtoie.