Etant des humains, nous devons apporter aux autres humains une part de nos biens, quelle que soit la cause de leur misère. Tous sont également dignes de pitié et fixent leurs regards sur nos mains, comme nous fixons nos regards sur les mains de Dieu quand nous avons besoin de quelque chose.

Qu’allons-nous faire, nous qui avons reçu en partage le grand nom, le nom nouveau, le nom qui nous vient de Christ ?

Vont-ils, eux, grelotter dans des haillons usés et déchirés, tandis que nous serons mollement vêtus d’habits délicats ? Pourquoi sommes-nous dans les délices, au milieu de l’infortune de nos frères ?

Ah, puissé-je n’être jamais riche tant que ceux-là manquent de tout ! Puissé-je n’être jamais en bonne santé si je ne panse leurs blessures !

Puissé-je n’avoir d’une façon suffisante ni la nourriture, ni le vêtement et ne jamais me reposer sous un toit si je ne leur donne pas du pain, si je ne leur distribue pas des habits autant que je le peux, si je ne les fais pas reposer sous mon toit...

Ne dis pas : « Reviens, et demain, je te donnerai »... La seule chose qui n’admette pas de délai, c’est la charité...

Si donc vous m’en croyez, serviteurs, frères et cohéritiers du Christ, pendant qu’il en est encore temps, visitons le Christ, soignons le Christ, nourrissons le Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ !