En français « Pâques » ne veut rien dire en tant que tel… J’aime le mot « Pâques » en chinois 复活节 (fùhuó jié) parce qu’il signifie littéralement « fête de la résurrection » : c’est clair et on sait ce que l’on célèbre ; c’est un jour où on se rappelle que Jésus est mort et ressuscité ! Amen ! Il est vivant aujourd’hui et il reviendra nous chercher.
En hébreux, « Pessa’h » ou « pass over » (« passer au-dessus ») nous rappelle la première Pâque, celle où le peuple juif célébrait sa libération après la dernière plaie d’Égypte, celle où les ainés d’une famille mourraient ; cependant, ceux qui avaient imbibé de sang d’agneau les linteaux de leur maison étaient épargnés, la mort « passait au-dessus » de leur tête sans les toucher.
Pour ce qui nous concerne, nous savons que le sang de l’Agneau, le sang de Jésus dont nous sommes couverts nous épargnera de la mort et qu’à notre tour nous ressusciterons si nous mourons avant son retour. C’est une grande espérance que nous avons-là !
Mais ce que j’ai à cœur de vous partager aujourd’hui est moins réjouissant. Pour certains chrétiens, les nombreuses fêtes qui jonchent le calendrier sont les uniques occasions de se souvenir de ce que Jésus notre Sauveur et Seigneur a fait ; ils ne prennent que peu de temps pour lire la Bible, prier et méditer sur leur condition spirituelle. Sommes-nous de ceux-là ? Ceux-là mêmes qui passent peu du temps dans la présence de Dieu et qui écoutent sa parole seulement le dimanche à l’église ?
Ce qu’a fait Jésus à la croix est toujours valable et si nous avons donné notre vie à Jésus, nous sommes sauvés par la foi. Mais laissez-moi vous dire que notre vie de chrétien ne doit pas se limiter à quelques prières et méditations de temps en temps, mais ce doit être une vie à plein temps, 24h/24, 7j/7. Plus que simples croyants, nous devons être des DISCIPLES !
Le dernier commandement de Jésus sur Terre fut : « faites de toutes les nations des disciples ». Il n’a pas dit « faites de toutes les nations des chrétiens » mais « des disciples » ce qui est très différent. Et pour faire des disciples, nous devons nous-même être des disciples ! Dans le dictionnaire on peut lire qu’un disciple est « personne qui reçoit l’enseignement d’un maitre » mais pour nous cela doit aller plus loin : il nous faut appliquer cet enseignement dans notre vie ; et cette mise en application doit se faire quotidiennement et non pas par alternance. Il y a près de 2000 ans, les disciples suivaient Jésus jour après jour, ils ne prenaient pas des jours de congé…
Un récit biblique nous raconte qu’un jeune homme était venu voir Jésus pour savoir ce qu’il devait faire pour hériter de la vie éternelle, à part respecter les commandements, ce à quoi Jésus répondit « Si tu veux être parfait, va vendre ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi », soit « abandonne ce qui te tient attaché à ce monde et suis-moi ». Pour cet homme c’était l’argent ; il est reparti triste car il aimait jouir de ses biens. Beaucoup de croyants sont ainsi : ils aiment profiter des joies de ce monde (cinéma, fêtes, jeux…) et malgré cela, ils ne trouvent pas de temps à consacrer à leur vie spirituelle.
Pourtant la Bible, au travers de la dernière prière de Jésus nous révèle que si nous sommes dans le monde, nous ne sommes pas de ce monde (Jean 17,14). Nous sommes un peuple élu, destiné à vivre l’éternité dans le Royaume de Dieu et nous ne devrions pas « nous conformer au siècle présent » nous dit Romains 12,2 en ajoutant « mais soyez transformés par le renouvèlement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ».
Lorsque nous lisons peu la Bible et lorsque nous prions peu, petit à petit nous nous asséchons. Nous avons besoin de manger chaque jour le pain de la Parole de Dieu et de nous abreuver quotidiennement à la source qu’est Jésus Christ. Jean 15,6 dit « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ». C’est une vérité spirituelle !
Je vais vous témoigner d’une expérience dans ma vie. Pendant de nombreuses années, j’ai été esclave de péchés. Bien que chrétien investi dans le service du Seigneur je n’arrivais pas à me m’en débarrasser. Des pasteurs et autres hommes de Dieu ont prié pour moi, m’ont imposé les mains… Certains ont même essayé de chasser des démons et d’autres de briser des liens mais jamais rien de tout cela m’a délivré. Je voulais pourtant de tout mon cœur être délivré de cet esclavage et j’étais irrité lorsque j’entendais des choses comme « ceux qui demeurent dans le péché, c’est qu’ils ne souhaitent pas vraiment s’en sortir » parce que dans mon cas, je savais que c’était faux. Je ne comprenais pas non plus pourquoi le passage biblique qui dit « et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » ; en effet il semblait ne pas s’appliquer à moi parce que je tombais tout le temps et je me sentais simplement incapable de résister.
Et le plus décourageant c’est que ça devenait de pire en pire même si je gardais ma confiance en Dieu. Je continuais malgré tout de croire ce que disait l’apôtre Paul sur le fait que le péché et notre chair ont été crucifiés avec Jésus sur cette croix mais je ne le vivais pas.
La vérité, je l’ai découverte plusieurs années plus tard : c’est que j’étais sec spirituellement et que j’étais devenu de plus en plus sec jusqu’à finir par ne plus lire ma Bible et à ne plus prier. Mais dans ce désert spirituel, cette fosse dans laquelle j’étais, Dieu ne m’a pas abandonné. Le Seigneur a commencé à me relever en me donnant une église locale. J’ai recommencé à lire la parole et à prier jusqu’à ce qu’il rallume la flamme de mon premier amour. J’ai fini par lire la Bible chaque jour et à avoir une relation permanente avec le Seigneur et là ce fut pour moi une révélation : dans cette communion avec Jésus, je péchais de moins en moins et il me devenait de plus en plus facile en effet de résister aux tentations. J’ai dû parallèlement m’appliquer moi-même certaines restrictions et une nouvelle ligne de vie, mais résister ne m’était plus insurmontable.
C’est une loi spirituelle : à la lumière les ténèbres fuient ; quand il y a du soleil, les moisissures ne se développent pas… C’est aussi pour cela qu’il ne faut pas garder ses péchés pour soi-même mais les confesser.
J’aime ce passage de la Bible dans 2 Corinthiens 3,18 qui dit « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit ». Amen ! Plus nous passons du temps dans la présence de Dieu, plus nous sommes transformés spirituellement comme l’a été Moïse sur la montagne. En passant du temps avec Jésus, petit à petit, nous devenons comme lui. Il en va de même avec n’importe quelle de nos fréquentations ; si elles sont mauvaises, impures, elles déteindront sur nous, sur notre personnalité, notre façon d’être.
Je vous encourage donc à passer plus de temps chaque jour dans la présence du Seigneur, en particulier s’il y a des péchés ou mauvaises habitudes dont vous souhaitez vous débarrasser.
Certains pourront se dire « je suis une bonne personne, je ne suis pas un meurtrier » et je n’ai pas besoin d’être libéré du péché mais Jésus, lorsqu’il fait ce sermon sur la montagne nous rappelle que nous sommes tous pécheurs.
Lisons Matthieu 5,21-22 : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre ; celui qui commet un meurtre mérite de passer en jugement.’ Mais moi je vous dis : Tout homme qui se met [sans raison] en colère contre son frère mérite de passer en jugement ; celui qui traite son frère d’imbécile mérite d’être puni par le tribunal, et celui qui le traite de fou mérite d’être puni par le feu de l’enfer. »
Dans le même sermon (aux versets 27 et 28) Jésus explique en outre qu’un adultère ce n’est pas seulement une relation physique avec quelqu’un autre que son conjoint mais que quiconque regarde une autre personne pour la convoiter a commis un adultère dans son cœur.
Nous avons tous besoin de la rédemption, nous avons tous besoin du sang de Jésus pour être pardonnés. Nous avons tous besoin d’être purifiés. Nous avons également tous besoin de nous repentir régulièrement. Prenons régulièrement le temps de nous examiner nous-même, à la lumière de la parole et avec l’aide du Saint-Esprit.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous devrions nous attacher à Jésus, à sa parole et faire attention à notre sanctification.
– La première est personnelle. Si la Bible m’assure que je suis sauvé par le moyen de la foi, nous ne sommes pas certains de ce qu’arrivera aux tièdes, aux chrétiens charnels ou encore aux bébés spirituels quand Jésus reviendra où s’ils meurent dans cette condition ; je ne veux donc laisser un quelconque espoir à ma chair. Beaucoup d’entre nous sont comme cette Église de Laodicée dont il est question dans l’Apocalypse et que Jésus vomit parce qu’elle est ni froide ni bouillante (3 :14-22). Ma prière est que nous soyons tous bouillants pour le Seigneur. En outre, la Bible dit que si nous demeurons en Jésus nous porterons beaucoup de fruits (Jean 15,5) ; l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur et la tempérance (Galates 5,22-23) seront reconnus en nous si nous demeurons en Lui.
– Une autre raison pour laquelle nous devons prêter de l’importance à notre relation avec le Seigneur est que nous sommes censés être la lumière et le sel du monde. Si nous passons du temps avec Jésus, comme la Lune reflète la lumière du Soleil, nous reflétons en effet la lumière de Dieu. Cette lumière qui brille dans le domaine spirituel, les non-croyants peuvent la voir. Inconsciemment, ils vont être attirés par elle, ils vont vouloir en savoir plus sur nous et sur ce qui fait notre différence. Elle peut être une opportunité d’évangéliser. Mais cette lumière chasse aussi les ténèbres : que ce soit dans notre propre vie ou dans celles des gens que Dieu mettra sur notre chemin, nous sommes ainsi revêtus d’une autorité spirituelle puissante.
– Enfin, certains chrétiens se demandent pourquoi de nombreuses promesses bibliques ne semblent pas s’appliquer à leur vie. Tout comme ce fut mon cas dans le témoignage que je vous ai raconté. La Bible est pleine de promesses de guérison, délivrance, paix, etc. pourtant elles nous semblent inaccessibles bien que nous ayons foi en elles. La vérité est qu’il y a souvent une condition et dans la plupart des cas, elles sont données aux disciples de Jésus et non à des chrétiens par alternance. Par exemple, Dans Jean 15,7 on lit : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé ». De nombreux chrétiens ne retiennent que « demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » dans ce genre de passage biblique mais ce verset est clair : on peut tout demander au Seigneur en conformité avec sa Parole mais il y a ici deux conditions ; la première c’est qu’il faut demeurer en lui, c’est-à-dire lui rester fidèle. « Demeurer » signifie « ne pas quitter » ; la seconde condition est que ses paroles demeurent en nous. Cela implique dans un premier temps d’écouter ou de lire ses paroles et dans un deuxième temps de les méditer afin qu’elles deviennent vivantes, germent et restent en nous. Ces deux conditions reflètent exactement ce que doit être un disciple de Jésus !
À l’occasion de Pâque, je vous invite donc à prendre du temps afin d’examiner où vous en êtes de votre relation avec Jésus. Posons-nous les questions suivantes :
Y a-t-il des péchés donc je n’arrive pas à me débarrasser ? Ou y a-t-il des promesses bibliques qui me semblent inaccessibles ? Si c’est le cas, notre pauvre relation avec le Seigneur est peut-être en cause.
Et voici ma dernière question : Jésus est-il seulement l’homme qui est mort et ressuscité pour me donner la vie éternelle ou bien est-ce mon ami, mon confident, mon futur Époux ?