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[NDLR : attention, certains propos peuvent choquer les personnes sensibles.]

En Afrique subsaharienne, des mutilations et des meurtres rituels chez les enfants se produisent encore aujourd’hui. Les sacrifices, que certains croient pouvoir apporter richesse et bonne santé, avaient presque disparu aux débuts des années 2000 mais ont fait leur réapparition il y a une dizaine d’années, en parallèle avec un boum de l’économie, rapportait BBC, il y a près de 5 ans.

Chaque année, des centaines d’enfants ougandais sont enlevées et tués dans le cadre d’une entreprise prospère de sacrifices humains.

Afin de faire cesser cette brutalité sans nom, un pasteur chrétien a décidé de faire équipe avec la police et les politiciens locaux, selon une enquête de CBN News. Le pasteur Peter Sewakiryanga est à la tête de Kyampisi Childcare Ministries, un ministère chrétien qui vise à éliminer les sacrifices d’enfants en Ouganda.

Il décrit le rituel brutal des sorciers…

De l’utilité des membres et des organes

« Quand ils reçoivent l’enfant, la plupart du temps ils lui coupent le cou, ils recueillent le sang, récupèrent la peau et coupent les organes génitaux ou tout autre organe qu’ils pensent que les esprits désirent », explique le pasteur.

Selon lui, ces crimes horribles se produisent presque chaque mois, alors que les enfants sont encore vivants. La superstition et le désir de devenir riche contribuent à l’augmentation des sacrifices d’enfants en Ouganda.

« Le problème est croissant et de nombreux enfants sont tués ; il y en a très peu qui survivent, la plupart d’entre eux meurent », ajoute-t-il.

Le sacrifice des enfants en Ouganda est un problème si sérieux et généralisé que le gouvernement a mis en place un groupe de travail spécialisé. Moses Binoga, investigateur en chef de cette agence, explique que les langues d’enfants, mélangées à des herbes, sont également prisées par les sorciers.

« La langue est utilisée pour faire taire les ennemis », a déclaré Binoga, précisant qu’il s’agit d’une croyance populaire.

Un témoignage triste mais plein d’amour

Rachel Kaseggu connaît le chagrin de perdre un enfant.

« J’avais de grands espoirs et de grands rêves pour Clive », a-t-elle déclaré à CBN News en sanglotant.

Clive, 3 ans, a disparu le 2 juin 2015 alors qu’il jouait dans la cour arrière de sa maison.

« Il était environ 10 heures du matin quand nous avons remarqué qu’il avait disparu », a déclaré Kaseggu.

CBN News a rencontré la femme le jour où la police lui a raconté ce qui était arrivé à son fils.

« Je n’avais jamais entendu parler de sacrifices d’enfants, je ne savais même pas ce que signifiait cette phrase. »

Le détective Emmanuel Mafundo a indiqué que le suspect principal s’est avéré être le voisin de Kaseggu, un homme d’affaires riche qui aurait loué les services de deux hommes pour kidnapper et mutiler le corps de Clive, croyant que l’acte apporterait chance et réussite à son nouveau projet d’hôtellerie. Le suspect aurait payé l’équivalent de 1 300 euros pour la vie de Clive.

Rachel Kaseggu dit que la vie sans son enfant ne sera jamais la même ; pourtant, elle a un message pour les hommes qui l’ont brutalement assassiné :

« Parce que je crois en Jésus, je crois aux secondes chances et je leur en donnerai une ; je ne peux rien faire pour ramener Clive. Mon message est celui-ci : confessez vos péchés et venez au Seigneur ; lorsqu’on vient à Lui, Il pardonne les péchés ».

Soins de longue durée pour les survivants

Kyampisi Childcare Ministries est la seule organisation dans le pays à fournir des soins financiers et médicaux à long terme pour les survivants des sacrifices d’enfants. Son but est de les accompagner dans leur guérison physique et psychologique, ainsi que de les aider à se réintégrer socialement après une expérience traumatisante.

FAIRE UN DON A L’ASSOCIATION

L’association travaille également avec des législateurs ougandais comme Komuhangi Margaret pour aider à rédiger des lois spécifiques ciblant les auteurs de ces sacrifices.

« Chaque Ougandais doit se réveiller et dire : ‘Ne sacrifions pas nos enfants’», a déclaré Margaret, membre du parlement ougandais. Et d’ajouter : « nos enfants sont l’avenir de ce pays ».

(Photos : CBN News)