Le pasteur était ennuyé : Monsieur F., un des fidèles de sa paroisse, ne participait plus aux cultes ni aux autres réunions. Il pensait bien devoir lui en parler, mais ne savait comment s’y prendre sans risquer de le froisser. Il finit par se décider et se rendit chez son paroissien. Ils s’assirent tous deux près de la cheminée dans laquelle des bûches finissaient de se consumer. Ils restèrent quelques instants sans rien dire puis le pasteur, se baissant, saisit une braise rouge avec une pince et la déposa hors du foyer. Un long moment s’écoula ensuite sans qu’aucune parole ne soit échangée, jusqu’à ce que le visiteur se baisse à nouveau, prenne entre deux doigts le tison refroidi et noirci et le replace dans l’âtre. Au bout de quelques minutes, le tison redevint rouge et chaud.

Monsieur F. rompit alors le silence : « Cher pasteur, j’ai compris ce que vous vouliez me dire; en effet mon amour et mon zèle pour mon Sauveur se sont refroidis pendant tout ce temps où je suis resté seul. Je viendrai au culte dimanche prochain ».

Ce récit est une leçon pour nous. Les chrétiens ne sont pas faits pour vivre solitaires. La lecture en commun de la Bible est une source d’enrichissement spirituel, la prière partagée resserre les liens d’affection, et le culte rendu ensemble élève nos cœurs et nos âmes au-dessus des circonstances souvent desséchantes de la vie. N’oublions pas que Jésus aime nous voir réunis autour de lui. Ce sera notre place dans le ciel.