Quand tu entreras dans la maison de Dieu, prends garde ? ton pied; et approche-toi pour ou?r, plut?t que pour donner ce que donnent les fous, savoir le sacrifice; car ils ne savent point qu'ils font mal.

Ne te précipite point ? parler, et que ton coeur ne se h?te point de parler devant Dieu; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre; c'est pourquoi use de peu de paroles.

Car comme le songe vient de la multitude des occupations; ainsi la voix des fous sort de la multitude des paroles.

Quand tu auras voué quelque voeu ? Dieu, ne diff?re point de l'accomplir; car il ne prend point de plaisir aux fous; accomplis donc ce que tu auras voué.

Il vaut mieux que tu ne fasses point de voeux, que d'en faire, et ne les accomplir point.

Ne permets point que ta bouche te fasse pécher, et ne dis point devant le messager de Dieu, que c'est ignorance. Pourquoi se courroucerait l'Eternel ? cause de ta parole, et détruirait-il l'oeuvre de tes mains?

Car comme dans la multitude des songes il y a des vanités, aussi y en a-t-il beaucoup dans la multitude des paroles; mais crains Dieu.

Si tu vois dans la Province qu'on fasse tort au pauvre, et que le droit et la justice y soient violés, ne t'étonne point de cela; car un plus haut élevé que ce haut élevé y prend garde, et il y en a de plus haut élevés qu'eux.

La terre a de l'avantage par-dessus toutes choses; le Roi est asservi au champ.

Celui qui aime l'argent, n'est point assouvi par l'argent; et celui qui aime un grand train, n'en est pas nourri; cela aussi est une vanité.

O? il y a beaucoup de bien, l? il y a beaucoup de gens qui le mangent; et quel avantage en revient-il ? son ma?tre, sinon qu'il le voit de ses yeux?

Le dormir de celui qui laboure est doux, soit qu'il mange peu, ou beaucoup; mais le rassasiement du riche ne le laisse point dormir.

Il y a un mal f?cheux que j'ai vu sous le soleil, c'est que des richesses sont conservées ? leurs ma?tres afin qu'ils en aient du mal.

Et ces richesses-l? périssent par quelque f?cheux accident, de sorte qu'on aura engendré un enfant, et il n'aura rien entre ses mains.

Et comme il est sorti nu du ventre de sa m?re, il s'en retournera nu, s'en allant comme il est venu, et il n'emportera rien de son travail auquel il a employé ses mains.

Et c'est aussi un mal f?cheux, que comme il est venu, il s'en va de m?me; et quel avantage a-t-il d'avoir travaillé apr?s du vent?

Il mange aussi tous les jours de sa vie en tén?bres, et se chagrine beaucoup, et son mal va jusqu'? la fureur.

Voil? donc ce que j'ai vu, que c'est une chose bonne et agréable ? l'homme, de manger et de boire, et de jouir du bien de tout son travail qu'il aura fait sous le soleil, durant les jours de sa vie, lesquels Dieu lui a donnés; car c'est l? sa portion.

Aussi ce que Dieu donne de richesses et de biens ? un homme, quel qu'il soit, et dont il le fait ma?tre, pour en manger, et pour en prendre sa part, et pour se réjouir de son travail, c'est l? un don de Dieu.