Dans notre société, de nombreuses personnes sont aujourd’hui en perte d’identité pourtant celle-ci fait partie de nos besoins fondamentaux. Avoir une bonne identité nous sécurise, à l’inverse une perte d’identité provoque angoisses, craintes et troubles émotionnels. La conscience de l’identité n’est pas statique puisque nous évoluons tout au long de notre vie. L’école de la vie fait que nous sommes, je dirai, sans cesse confrontés à une attaque de notre identité. Nous aimerions ici vous inciter à (re) trouver notre identité en Dieu, ce qui est, il nous semble, le plus important car cette identité en Lui est la plus juste, la plus valorisante et la plus sécurisante qui soit.
Alors Moïse s’enfuit (Exode 2.15)
Moïse est un excellent exemple d’une perte d’identité, lui qui, à 80 ans dira encore dans son dialogue avec Dieu : Qui suis-je ?
Cette longue école de vie : Abandon des parents, éducation contraire à la foi de ses pères, rejet des Hébreux quand il voulait les aider et 40 ans de désert l’ont complètement déstructuré au point d’en perdre toute identité. Sans l’intervention de Dieu, il serait mort dans l’anonymat le plus complet passant loin d’une destinée extraordinaire. Nous aimerions tirer quelques enseignements de son parcours ainsi que des « bienfaits » du désert. Nous lisons que Moïse s’enfuit au désert (pays de Madian). Comprenons bien que pour sortir de la domination du pays d’Égypte, comme à l’époque, un passage par le désert est obligatoire. L’Égypte c’est le monde actuel. La domination de l’Égypte c’est la pensée du monde actuel. Le monde qui nous entoure veut nous dominer par sa pensée et nous inculquer ses propres valeurs. Il veut que notre identité se fonde dans son moule. Chaque jour nous pouvons voir les images de la réussite selon ce monde. Il nous pousse à trouver notre identité dans cette notion de la réussite : Statut social, prospérité, pouvoirs et biens, image du corps, la mode… et pour les plus « faibles », il ne propose qu’un sous-statut fait de domination, d’exploitation, de dépendance, d’abus et j’en passe. La reconnaissance se situe au niveau du faire, pas de l’être. Si tu ne fais pas, tu n’existes pas. Comme pour Jésus, le Saint-Esprit nous pousse dans le désert afin que nous soyons « déprogrammés » et renouvelés dans notre intelligence (Romains 12.2). Notre identité ne se situe pas dans notre travail, nos avoirs, nos titres. Ce qui va construire notre « je suis » c’est de savoir le pourquoi nous avons été créé et nous avons été créé pour Christ comme nous le dit Colossiens 1.16 : Tout a été créé par lui et pour lui.
Dans un premier temps, le désert va amener une mort sur les fausses conceptions de notre identité. Comme Jésus l’a dit : Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. (Jean 12.24). Paul dira que ce qui faisait son ancienne identité est devenu pour lui une perte afin de gagner « son identité » en Christ (Philippiens 3.4-8).
Le désert va aussi épurer notre identité en Dieu. Moïse était un « libérateur ». Il avait fait une première tentative en tuant un Égyptien. Arrivé au désert, il avait « prit la défense » des filles de Jéthro qui deviendra son beau-père. Cette identité était en lui, comme un « appel de Dieu » sur sa vie, mais comme beaucoup, il avait essayé de manifester cette identité dans sa force humaine. Élie de la même manière avait rencontré un énorme succès face aux prophètes de Baal. Nous pensons qu’après cet épisode, il avait peut-être nourri l’espoir secret qu’il serait enfin accepté à la cour du roi Achab. Mais son identité en Dieu n’était pas d’être un prophète à la cour du roi. Après un passage dans le désert, son identité de prophète a été épurée. Jean-Baptiste a vécu de nombreuses années dans le désert avant de paraître en public aux yeux d’Israël en s’écriant : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert (Jean 1.23).
Le but de l’épreuve du désert c’est toujours de nous renforcer dans notre identité. Dieu va utiliser ce temps de difficultés pour nous enseigner, souvent avec beaucoup de douceur, qui nous sommes pour Lui. Avec certains de ses « amis », comme Abraham, Il n’a pas hésité à changer leur nom pour renforcer encore plus cette identité. C’est à cette condition que Dieu pourra dire : Je suis avec toi. Dieu ne pourra pas, ou que partiellement, nous accompagner si notre identité en Lui n’a pas été épurée par le désert.
Enfin, ultime étape, quand nous avons assimilé notre identité en Dieu, nous allons être confrontés au diable qui va essayer de la détruire. Le diable a attaqué Jésus (tenté) sur celle-ci. Il a insinué un doute quant à son identité de Fils de Dieu : Si tu es Fils de Dieu… (Matthieu 4.3) Le diable ne cessera jamais de nous faire croire que nous ne sommes pas ce que nous sommes en Dieu. Par l’intimidation, le rejet, l’incrédulité, la persécution, la menace, la médisance, la calomnie, etc. il essayera toujours de nous arrêter sachant très bien que celui qui est conscient de son identité en Dieu est rempli de sa puissance et de sa force. Jésus ne va pas défendre son identité ! Il va s’opposer à son ennemi en citant la Parole de Dieu qui révèle l’identité de Dieu. Nous n’avons pas à défendre notre identité mais nous devons proclamer la Parole de Dieu sur nos vies. Dieu saura prendre notre défense et ceci parfois avec beaucoup de rigueur.
Pour conclure, nous aimerions dire ceci, le passage par le désert est un passage obligé pour (re) trouver notre véritable identité. Notre identité ne sera jamais dans ce que nous faisons mais dans ce que nous sommes pour notre merveilleux Seigneur. Quand nous aurons appris à rentrer dans notre « je suis pour Dieu », nous allons pouvoir « faire » avec Sa force, Sa puissance et Ses dons. Comme David, nous pourrons dire enfin : Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. (Psaume 139.14).