Comme chaque année, l’organisation chrétienne Portes Ouvertes organise dans plusieurs églises du monde une journée « Dimanche de l’Église Persécutée » destinée à informer les chrétiens sur les souffrances de leurs frères et sœurs dans plusieurs pays, mais également afin de récolter des dons pour la cause. L’évènement qui tombe le 13 novembre, a pour thème « Pour que brille l’Église de l’ombre ».
La persécution contre les chrétiens existe depuis les débuts de l’Église. Nous le voyons dans les lettres aux sept églises d’Asie Mineure (chapitres 2 et 3 du livre de l’Apocalypse).
Page officielle du « Dimanche de l’Église Persécutée » : http://dep.portesouvertes.fr
Les chrétiens de L’ombre
Les chrétiens de l’ombre comptent parmi les plus persécutés. Qui sont ces chrétiens de l’ombre ? Ceux qui se sont convertis depuis une autre religion, comme l’islam, l’hindouisme ou le bouddhisme.
Le Nouveau Testament est rempli d’histoires de convertis : les convertis d’arrière-plan prosélyte (grecs convertis au judaïsme), les convertis d’arrière-plan grec, et bien entendu, les convertis d’arrière-plan juif.
Aujourd’hui, le plus mystérieux demeure la conversion au christianisme de personnes qui n’ont autour d’elles que des musulmans. Un jeune homme de 28 ans témoigne par exemple : « J’avais tout ce qu’un homme peut désirer, mais je me sentais vide. J’ai demandé à Dieu de se manifester à moi et lui ai donné deux semaines pour le faire. Une nuit, je me suis réveillé en sueur. J’ai senti une main sur mon épaule et une voix qui me disait : « L’ancien est mort, tu es une nouvelle créature ». »
Une persécution qui vient des proches est difficile à supporter
La persécution la plus difficile à supporter est sans doute celle qui vient de ceux qu’on aime, de ceux qui nous entourent, qui sont de notre famille, de notre quartier. Dans beaucoup de pays, les convertis sont vus comme des traîtres par la famille ou les gens du village, car ils ont abandonné ce qui est le plus important et le plus précieux pour la société et pour la famille. De ce fait, l’Église des chrétiens de l’ombre est une église très persécutée et vulnérable.
Sabir qui a quitté son pays et vit dans un camp, quelque part au Moyen-Orient, témoigne : « Les problèmes ont commencé quand je suis devenu chrétien. Ma famille musulmane m’a rejeté. Pour mon père, je n’étais plus rien. Un jour, la police secrète est soudainement entrée dans mon appartement, alors que nous étions plusieurs chrétiens réunis. Depuis, je n’ai plus jamais été en sécurité dans mon pays que je ne voulais pourtant pas quitter. Je n’ai pas eu d’autre choix que de partir. J’ai tout perdu, même mon père. »
Prison, discrimination et tortures
Apocalypse 2:10 dit :
« Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. »
« Si nous voulons voir l’Évangile s’étendre dans le monde, il faut prier et soutenir notre action envers ces églises », explique Portes Ouvertes.
Exemples d’Église de l’ombre
« Pour les Ouzbeks tentés par le christianisme, les sanctions sont très sévères : fortes amendes ou prison pour les participants à des réunions chrétiennes. Mais la prison n’est pas le pire. Après une arrestation, les interrogatoires se font en général sous la torture, dans le but d’obtenir les noms de tout le réseau », rapporte le pasteur Ibrahim.
En Inde, la discrimination envers les chrétiens est quotidienne. Depuis juillet 2015, dans 54 villages de l’État de Chhattisgarh, les chrétiens se voient refuser tout permis de construire, pour des maisons individuelles comme pour d’autres bâtiments. Ils ne peuvent pas bénéficier d’aides alimentaires, n’ont pas le droit de puiser l’eau des puits publics, et sont exclus des emplois agricoles réservés en priorité aux hindous. Si ces chrétiens convertis revenaient à l’hindouisme, ces discriminations cesseraient. D’ailleurs, le parti au pouvoir (BJP) organise des cérémonies de reconversion des chrétiens vers l’hindouisme, appelées Ghar-Wapsi (retour au foyer) et offre d’importantes récompenses aux chrétiens convertis afin qu’ils reviennent à l’hindouisme. Les jeunes femmes converties sont mariées de force à un musulman pour les obliger à élever leurs enfants dans l’islam. Les jeunes hommes qui se tournent vers Christ sont chassés de chez eux. Dans des pays où la famille constitue la trame sociale, il existe une forte pression pour revenir à la religion d’origine.
En Algérie, Malika, une femme de 37 ans, mère de huit enfants, a été répudiée par son mari et a perdu tout droit sur ses enfants. Mais elle a tenu bon et suscité des interrogations, voire de l’admiration. Plusieurs de ses enfants sont devenus chrétiens à leur tour et, depuis février 2016, elle peut à nouveau les voir. « Les conversions sont souvent contagieuses, ce qui explique en partie l’expansion actuelle du christianisme en Algérie », dit-elle.
Akhmet, un chrétien d’une quarantaine d’années, marié et père de trois filles adolescentes, raconte ses épreuves après sa conversion : « Mes parents m’ont renié et nous ont jetés à la porte. Mon frère a tenté de démolir la maison où nous avions emménagé en la percutant avec un camion. Des musulmans m’ont menacé et m’ont frappé, en me disant que si je ne renonçais pas à la foi chrétienne, je le regretterais amèrement. » La voix émue, Akhmet poursuit : « À l’école, mes filles étaient harcelées. On leur disait qu’elles étaient les filles d’un traître. Plusieurs enseignants leur donnaient des mauvaises notes, même si elles avaient bien travaillé. Certains voisins médisaient de nous, disant que nous avions adopté une religion étrangère juste pour de l’argent. » À l’hostilité de la famille et des voisins s’est ajoutée la pression des autorités. Un jour, Akhmet n’a plus eu d’autre choix que de se cacher avec toute sa famille. « Nous avons alors quitté la maison en toute hâte. Fugitifs et démunis, nous avons pris contact avec Portes Ouvertes et on nous a aussitôt trouvé une place. Je ne sais pas comment nous aurions supporté tout cela sans la certitude que nous souffrions pour Christ. » Aujourd’hui, Akhmet et sa famille aident la communauté locale à répandre l’Évangile en Asie Centrale, une région dominée par l’islam.
Comment aider « l’Église de l’ombre » à briller ?
- En priant :
Si nous voulons voir l’Évangile se répandre dans le monde, soyons des porteurs d’espérance pour ces convertis d’arrière-plans musulman, hindouiste et bouddhiste, prions pour eux et agissons afin qu’ils soient fortifiés et encouragés.
– Prions pour les chrétiens qui ont été persécutés par leur propre famille et vivent seuls, loin de ceux qu’ils continuent pourtant à aimer.
– Prions pour les chrétiens qui subissent des actes de violence à cause de leur foi comme en Inde.
– Prions pour les chrétiens qui ont dû fuir en raison de leur foi et se retrouvent réfugiés, démunis, devant tout reconstruire à partir de rien.
– Rendons grâces à Dieu pour les nouvelles communautés qui éclosent. Les conversions sont nombreuses.
- En soutenant Portes Ouvertes :
L’association Portes Ouvertes soutient l’Église de l’ombre par le biais d’une aide pratique et matérielle comme le micro-crédit, la mise en place de groupes d’entraide ou des formations professionnelles ; mais encore par l’alphabétisation, les formations bibliques, l’apport de bibles, la prière et des visites d’encouragement.
