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Plusieurs chrétiens sont convaincus que la femme ne peut enseigner ou prêcher dans l’Église, et encore moins être pasteure.

Nous lisons en effet ceci dans 1 Corinthiens 14.34-35 :

« Que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler, mais elles doivent se soumettre, comme le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leur mari à la maison, car il est inconvenant pour une femme de parler dans l’Église. »

En parcourant ce passage, il est facile de s’imaginer que la femme n’a pas le droit d’enseigner ou prêcher dans l’Église, cependant le mot pour « parler » utilisé en grec est λαλέω laleo (strong 2980) qui n’est jamais utilisé dans la parole de Dieu pour signifier « prêcher » ou « enseigner », selon le pasteur Dionato Anzalone ; laleo veut simplement dire « faire entendre une voix, émettre un son, parler », et dans le contexte du verset dans 1 Corinthiens, cela prend sens. En effet, le verset 33, juste avant, on lit : « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix ».

Paul ne dit pas que la femme n’a pas le droit de prêcher dans l’Église, mais n’a pas le droit de parler dans l’Église.

Ces femmes juives, à l’époque de Paul, n’avaient pas la même éducation que les hommes et ne comprenant pas tout ce qui était prêché, certaines interrogeaient leur mari durant l’enseignement dans l’Église, ce qui provoquait des désordres ; c’est pour cela que Paul dit : « Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leur mari à la maison, car il est inconvenant pour une femme de parler dans l’Église ».

Un autre passage important de la Bible dans 1 Timothée 2.11-12, dit :

« Que la femme s’instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible. » (Louis Segond)

Littéralement, lorsque Paul dit « Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme », le mot utilisé pour « homme » est ἀνήρ aner (strong 435) en grec soit « époux, homme, mari » . Il parle donc de la femme par rapport à son mari et non de la gent féminine face à la masculine. Les versions de la Bible Martin et Ostervald utilisent d’ailleurs bien le mot « mari » :

« Que la femme apprenne dans le silence en toute soumission. Car je ne permets point à la femme d’enseigner, ni d’user d’autorité sur le mari; mais elle doit demeurer dans le silence. » (Martin)

« Que la femme écoute l’instruction en silence, en toute soumission; Car je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur son mari; mais elle doit demeurer dans le silence. » (Ostervald)

Il s’agit donc d’une recommandation dans le sein du couple et non de l’Église. La femme ne peut dominer sur son mari mais peut être placée hiérarchiquement au-dessus d’un autre homme.

Deux versets pour finir :

« Le Seigneur dit une parole, Et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée. » (Psaume 68.11)

« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » (Galates 3.26-28)