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BUJUMBURA, 7 mars (Xinhua) – 824 filles et femmes burundaises ont été victimes du trafic d’êtres humains en 2016, a rapporté lundi soir sur les ondes de la télévision nationale burundaise Prime Mbarubukeye, président de l’Observatoire Nationale pour la Lutte contre la Criminalité Transnationale (ONLCT).

Dépêche

« Au moment où le monde entier se prépare à célébrer la journée internationale de la femme (édition 2017), il y a lieu de déplorer le fait que le trafic d’êtres humains, reste aujourd’hui très actif au Burundi, où l’on recense, sans cesse, des filles et des femmes burundaises, qui sont déportées dans des pays étrangers, particulièrement en direction du Sultanat d’Oman et du Royaume d’Arabie Saoudite », a précisé M. Mbarubukeye à la veille de la commémoration de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars de chaque année.

Ces femmes et ces filles burundaises, a-t-il expliqué, partent « clandestinement » à l’étranger après des « manipulations des intermédiaires » à des réseaux criminels en la matière, en les faisant miroiter des conditions économiques « de loin meilleures » par rapport à leur situation initiale.

Il a qualifié « d’alarmante » la situation ad hoc en ajoutant que sur les 824 femmes et filles burundaises recensées en 2016 sur le trafic d’êtres humains dans ces pays, 31 d’entre elles ont pu se tirer des « griffes de leurs bourreaux » en se faisant rapatrier au Burundi après avoir subi des « traitements inhumains et dégradants ».

Pour le moment, a-t-il révélé, ces femmes et ces filles sont en train de bénéficier d’un « encadrement psychosocial » dans des structures spécialisées au Burundi, afin qu’elles puissent progressivement se remettre des « chocs et autres traumatismes » longtemps endurés.

L’année passée, la Police Nationale du Burundi (PNB), a promis qu’elle allait « mettre tout le paquet » dans le combat contre ce « commerce illicite », en impliquant la collaboration des structures analogues des pays limitrophes.

Le Burundi partage directement ses frontières avec le Rwanda (nord), la Tanzanie (sud-est) et, à l’ouest, avec la République Démocratique du Congo (RDC).

L’ONLCT, a-t-il plaidé, en profite pour interpeller les autorités gouvernementales burundaises, pour faire en sorte que les femmes et filles burundaises qui en seraient encore victimes en Oman et en Arabie Saoudite, soient protégées dans les meilleurs délais.

Cette situation se pérennise au Burundi et dans la sous-région africaine des Grands Lacs, a souligné M. Mbarubukeye en évoquant notamment un cas survenu la semaine dernière en Arabie Saoudite, où des correspondants des médias internationaux ont fait état « d’une fille ougandaise, qui s’est vue décapiter publiquement à l’Aéroport international d’Arabie Saoudite ; alors qu’elle tentait de se faire embarquer pour regagner son pays natal, à savoir l’Ouganda ».

Pour lui, le combat contre le trafic d’êtres humains au Burundi, dans la sous-région et dans le monde, est de « longue haleine » dans la mesure où les trafiquants regroupés en réseaux criminels sont composés « d’hommes ou d’organisations riches, parfois armés et usant des moyens forts pour arriver à leurs fins, sans écarter le recours à la grande corruption dans l’organisation de leur sale besogne ».

Prions

Près de 83% des Burundais sont des chrétiens et certaines de ces femmes enlevées sont nos sœurs en Christ.

Prions pour la protection divine sur les Burundaises chrétiennes et les autres mais également pour que cessent ces trafics de femmes dans le pays.