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Les idéologies qui ont donné lieu à la théorie du genre et au transgendérisme représentent des attaques frontales à la vision chrétienne du monde, a mis en garde un théologien éminent dont les propos sont rapportés par le Catholic Register.

S’exprimant lors d’un séminaire du 30 au 31 mars organisé par Catholic Organization for Life and Family, Douglas Farrow a déclaré, devant plus de 100 dirigeants pastoraux de tout le Canada, que ces idéologies sont non seulement incompatibles avec la foi chrétienne, mais si elles prévalent, le regard judéo-chrétien disparaitra de la place publique.

Les idéologies ne laissent en effet aucune place à la dissidence de ceux qui s’interrogent si des concepts tels que le genre reflètent des choix subjectifs. Au lieu de cela, nos nations deviennent des sociétés qui disent « vous devez être d’accord avec ce que je dis », a déclaré Farrow. Et d’ajouter « Cela change radicalement les choses ».

Dans l’idéologie du genre, les gens ont non seulement un droit humain fondamental de se voir comme ils le souhaitent, mais ils ont également le droit d’exiger que d’autres personnes les voient de cette façon. Cela n’est plus « mon choix », mais « mon obligation », a déclaré Farrow.

Fonder ces questions sur des notions subjectives efface le concept d’une sphère publique, a-t-il dit.

« Vous ne pouvez pas avoir de droits humains fondamentaux si vous ne pouvez pas dire fondamentalement ce que cela implique d’être humain », a-t-il déclaré.

Farrow a également déclaré que l’idéologie de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre a été « clairement établie en tant que stratégie globale » lors la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies de 1995 sur les femmes, qui appuyait l’égalité entre les sexes. À la suite de celle-ci, le mouvement pour l’égalité des femmes « est devenu un programme genre / gay » visant à faire « fléchir les frontières du genre » et à « éliminer les différences sexuelles », a-t-il déclaré.

« Au cours d’une décennie, le féminisme libéral a été dépassé par un féminisme de genre beaucoup plus radical, s’appuyant sur l’idéologie marxiste », a-t-il ajouté.

Farrow a cité les Principes de Yogyakarta de 2006 sur l’Orientation Sexuelle et l’Identité de Genre (OSIG) qui bénéficient d’un soutien généralisé parmi un éventail d’organismes internationaux. Ses principes peuvent déjà être observés dans divers programmes d’éducation sexuelle dans les provinces canadiennes et ailleurs dans le monde.

« C’est l’éducation des jeunes qui doit servir ces objectifs », a-t-il déclaré, ajoutant « Les jeunes sont un point d’entrée malléable pour l’OSIG et l’intégration de la théorie du genre ».

Selon le théologien, la société est arrivée à un point où les enseignants et les parents doivent se soumettre concernant ce sujet. « S’ils ne le font pas, leurs enfants risquent de leur être enlevés », a-t-il dit.

Dans cette vision du monde, « le sexe est principalement pour le plaisir, l’expression de soi, l’auto-création et l’auto-récréation. Et on cultive cette notion dans les têtes de jeunes enfants. Les anciens scrupules sexuels doivent être complètement et systématiquement abandonnés », s’est exprimé Farrow.

Selon Robert Gauthier, directeur du séminaire Saint-Joseph à Edmonton, le bouleversement social que nous observons est une « crise anthropologique ». L’anthropologie chrétienne (la vérité que les croyants professent à propos des êtres humains faits à l’image de Dieu) est bafouée par des groupes de pression LGBT. Aujourd’hui, la compréhension chrétienne de la dignité humaine (l’unité du corps et de l’âme, et la complémentarité de deux sexes créée par Dieu) est traitée comme une injustice et la nouvelle idéologie voit les sexes masculins et féminins comme le résultat d’un conditionnement historique et culturel dans lequel la liberté humaine est suprême.