L’ingratitude est une caractéristique de l’état d’esprit de notre époque. Tout paraît dû à l’homme du 21e siècle qui ne sait parler que de ses droits, et considère comme normales toutes les protections sociales et les aides collectives dont il bénéficie. L’individu pense s’être libéré de toute dette de reconnaissance pour tous ces privilèges par le règlement de cotisations. Mais peut-il vraiment payer ainsi le dévouement de tous ceux qui l’assistent et s’occupent de lui et des siens, à l’hôpital, à l’école et ailleurs ?

Or l’être humain est bien plus ingrat encore envers Dieu. Sans dresser la liste des si nombreuses faveurs et bontés dont profitent beaucoup d’entre nous, citons la santé, la nourriture, le logement, la paix extérieure, les joies familiales. Or Dieu nous a donné infiniment plus que tout cela en envoyant dans le monde son Fils unique. N’est-ce pas la pire ingratitude que de refuser ou de sous-estimer un tel don ?

L’ingratitude envers nos semblables aura pour conséquence d’engendrer amertume et tensions. Nous ne devons pas nous étonner, en effet, de voir fleurir l’égoïsme et, dans la même mesure, diminuer le dévouement et la charité. L’ingratitude envers Dieu aura une conséquence bien plus grave : elle conduira au jugement. Ouvrons les yeux pour discerner les bienfaits reçus, ouvrons nos cœurs pour aimer Dieu en retour et ouvrons nos bouches pour le remercier.