Le Carnaval de Rio qui se déroulera du 24 février au 1er mars, verra cette année moins de chair exposée, apprend-on du Wasington Post.
Selon les propres termes du journal, « l’Église évangélique du Brésil, de plus en plus puissante, et ses mouvements progressistes poussent tous deux à redéfinir le Carnaval pour qu’il corresponde à leurs priorités souvent opposées. Comme signe des temps, la ville brésilienne d’Olinda, célèbre pour son festival de rue, se voit dotée de deux nouveaux ajouts pour ce Carnaval : une ‘zone gospel’ et une ‘zone LGBT’ ».
Durant plusieurs décennies, la saison du Carnaval au Brésil débutait par l’apparition d’une danseuse vêtue uniquement de peinture corporelle et de paillettes. Mais pour la première fois depuis 1991, même si la « Globeleza » reste peut vêtue, elle apparait avec de véritables vêtements.
En outre, de nombreux chants et hymnes à caractères raciste ou machiste par exemple ont été exclus du répertoire des chansons du Carnaval.
« Ce changement peut être attribué en grande partie au pouvoir croissant, culturel et politique, de l’Église évangélique au Brésil. Aujourd’hui, près d’un quart des Brésiliens s’identifie comme évangélique, contre 5 % en 1970 », explique Shannon Sims, journaliste au Washington Post.
Cependant, ce n’est pas pour autant que les chrétiens supportent le festival. Silas Malafaia, un des plus célèbres pasteurs évangéliques du Brésil a averti sur son site que « cette fête de la chair apporte des conséquences dégradantes physiques, morales et spirituelles. Il n’est pas approprié pour un chrétien d’y participer ».
D’autres chrétiens, convaincus que le Carnaval est impossible à éviter, tentent de le transformer grâce à leur influence. Ainsi, dans la ville de Salvador, plusieurs groupes défileront avec des chansons chrétiennes, comme Christafari, un groupe de gospel reggae.
« La danse est un moyen d’évangéliser », explique un artiste chrétien à un journal local.
Cette transformation est une preuve que les chrétiens peuvent influencer leur société et qu’ils devraient être acteurs de l’évolution des mœurs plutôt que simple spectateurs.